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Analyse

L'international des feux Loto-Québec

Retour sur la soirée et analyse du feu de la Belgique

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Frédérick Bastien

Collaborateur

20 Juillet 2023 - LaRonde

Pour être légendaires et inscrire leurs spectacles pyromusicaux à long terme dans la mémoire des spectateurs, les concepteurs doivent imaginer un élément qui sort de l’ordinaire et frappe l’imaginaire. À la fin de la chanson de Jerry Lee Lewis, il ne fait aucun doute que les quatre «great balls of fire», qui ponctuèrent la fin de ce tableau comme autant de points d’exclamation, auront produit cet effet.


Pour son premier spectacle à Montréal, l’équipe belge de Cliff Hooge (HC Pyrotechnics) a bénéficié de conditions atmosphériques idéales, avec un ciel dégagé et – dans l’angle des spectateurs assis à La Ronde – un croissant de lune en toile de fond. La qualité du spectacle ne reposait cependant pas sur un alignement des astres, ni sur les seules boules de feu qui contrastaient avec les effets de flamme un peu plus habituels. L’arsenal était diversifié. Il comportait des bombes de plus grands diamètres que les deux spectacles précédents, de même que les premiers effets nautiques de la saison (des fusées éclairantes blanches, intégrées au tableau monochrome créé sur la chanson Imagine).


Mon attention a toutefois été attirée vers un type de pièces pyrotechniques rarement vues à Montréal et caractérisées par un grand nombre de changements de couleurs très rapides. Par exemple, sur une chanson de Gloria Estefan, des mines – des pièces qui font jaillir en basse altitude une colonne d’étoiles relativement large et dense – alternaient entre le rouge et le bleu, chacune de ces couleurs apparaissant cinq ou six fois, pour un total d’une dizaine de changements de couleur en environ trois secondes! C’est loin des pièces plus courantes à un ou deux changements de couleur.


En alternant entre des tableaux calmes et d’autres très dynamiques, le spectacle a permis de présenter une vaste gamme de pièces pyrotechniques, mais aussi de patrons de tir, d’émotions et d’ambiances. Le son stéréophonique était clairement perceptible sur certaines de ces chansons, notamment What a Wonderful World. Est-ce une retombée des plus récentes enceintes acoustiques installées de chaque côté de la section centrale des gradins?


La sélection musicale était relativement conservatrice: un alignement de 13 chansons populaires aux styles variés et assemblées sous le thème plutôt générique des Légendes. La structure thématique était moins sophistiquée que dans le feu portugais. Bien qu’une telle thématisation soit particulièrement valorisée par un certain public, l’expérience démontre qu’elle n’est pas indispensable pour accéder au podium. Il apparait fort probable que ce spectacle en sera une nouvelle preuve.


Addendum 24-07-2023 10h30:

Depuis 2015, le maître de cérémonie Michel Lacroix n’est habituellement présent à l’événement que pour les feux d’ouverture et de clôture. L’illusion de sa présence est assurée par des segments préenregistrés, notamment un descriptif spécifique à chacun des spectacles et le décompte officiel. Avant ce feu belge, ces deux segments n’ont pas démarré comme prévu et ont été superposés. Il en a résulté une situation quelque peu chaotique qui a dû donner des sueurs froides à l’équipe de HC Pyrotechnics. Heureusement, seule une comète est sortie de son mortier avant que tout ne s’arrête, permettant de démarrer le spectacle d’une manière plus ordonnée environ deux minutes plus tard.

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