De retour plus de 15 ans après sa première participation, Lux Pirotecnia réservait au public montréalais une conception pyromusicale particulièrement festive étalée sur un peu plus de 32 minutes, avec une bande sonore originale, une conception technique mettant bien à profit la configuration du site et une excellente synchronisation. Le pari d’offrir un tel feu avec un arsenal entièrement fabriqué au Mexique était cependant un choix audacieux.

Dès l’ouverture, les spectateurs ont été transportés dans la culture mexicaine par un tableau habilement construit, qui s’ouvrit lentement avec des gerbes blanches et des flammes synchronisées aux percussions, puis qui gagna graduellement en hauteur et en intensité. Au second tableau, un croissant de lune apparut sur l’une des trois structures verticales érigées au centre du lac. Puis, des portraits extrêmement brillants s’illuminèrent sur les deux autres grilles. Ces assemblages illustraient le récit de la chanson Hijo de la Luna (Fils de la lune). La version choisie de l’Ode à la joie était particulièrement originale et rythmée, mais elle fut consacrée à l’un des segments de lasers, donc sans pyrotechnie. L’avant-dernier tableau a été caractérisé par l’allumage de diverses roues sur toute la longueur de la façade, dont certaines à la rotation brève et rapide bien synchronisée sur des effets musicaux.

Après une trentaine de minutes, les spectateurs ont pu croire que le spectacle était terminé au terme d’un barrage de comètes et de bruyants sifflets, mais il s’agissait d’une « fausse finale » : la véritable suivit immédiatement après. Ce dernier tableau a cependant manqué de souffle, le volet pyrotechnique n’arrivant pas à suivre l’intensification de la bande sonore et l’apothéose n’a pas été celle espérée par certains spectateurs, ni par les concepteurs, semble-t-il. Certaines pièces ont d’ailleurs continué d’éclater dans les minutes qui suivirent la fin du feu et, peu avant minuit, on pouvait encore apercevoir des mortiers fumants sur la deuxième rampe de lancement.

Le choix de présenter uniquement des produits mexicains était valeureux, mais l’ajout de quelques bombes de plus grande dimension (les plus larges n’excédaient pas 8 pouces de diamètre), lancées aux bons moments, aurait permis de mieux épouser la sonorité par moment grandiose de la musique.

Enfin, il y eut un peu de confusion au 2e tableau puisque des fontaines nautiques furent lancées et le croissant de lune s’illumina pendant le premier segment de lasers, ce qui est contraire à la règle établie cette année. Pour le public, c’était une bonne chose : le segment a été plus divertissant! Mais on ne sait pas si cela pénalisera l’équipe mexicaine.

En 2007, le spectacle de Lux Pirotecnia avait été sous la moyenne. L’étonnant thème Chocolat manquait de saveur et le feu avait été interrompu après quelques minutes en raison d’un pépin majeur. Malgré quelques petits ennuis cette année, l’équipe mexicaine a offert une présentation de haute qualité qui rivalise très bien avec celle des autres concurrents s’étant produits jusqu’à présent.