La musique rock constitue un répertoire largement exploré par les concepteurs de spectacles pyromusicaux. Quinze ans, jour pour jour, après le mémorable feu «Pour l’amour du rock» de Pyrotecnico, couronné d’un Jupiter d’or en 2008, leurs compatriotes de Rozzi’s Famous Fireworks ont choisi de présenter «L’ère du rock» pour leur 7e participation à titre de concurrent au Concours international d’art pyrotechnique de Montréal.

Une inquiétude est survenue lorsque quelques bombes nautiques rouges ont éclaté prématurément, environ 45 secondes avant le décompte. Les conséquences ont heureusement été très limitées et le spectacle de 30 minutes semble avoir été exécuté sans problème. Les produits pyrotechniques – provenant surtout de la société italienne Panzera – arboraient des couleurs particulièrement vives. La conception technique dénotait une exploitation assez habile des lieux, notamment par le déploiement de comètes très denses à proximité des spectateurs à partir des plateformes situées au centre du lac, de plusieurs produits nautiques, et de certains effets horizontaux semblant courir sur la largeur du site.

La bande sonore, composée d’une quinzaine de chansons, était ficelée de manière à rendre les transitions pyromusicales particulièrement fluides entre certains tableaux. Encore une fois, le système stéréophonique a produit un environnement sonore remarquable, plusieurs chansons débutant avec une musique provenant d’un ensemble d’enceintes acoustiques et les paroles, d’un ensemble situé du côté opposé.

Certaines ont donné lieu à des variations rythmiques bien rendues au plan pyrotechnique, notamment «Wind of Change» qui s’ouvrit sur un paisible tapis de fusées éclairantes rouges étalées sur le lac. «Here Comes the Sun» des Beatles, entendues à quelques reprises au fil des ans, fut cette fois illustrée par une insistance sur les couleurs de l’arc-en-ciel. «You’re My Best Friend» de Queen donna lieu à la création de certaines formes géométriques (coeurs et visages sourire), tantôt au moyen d’étoiles lancées verticalement selon un patron de tir très précis, tantôt au moyen de bombes produisant les dites formes. La pluie a été ressentie pendant quelques minutes durant le spectacle, mais s’arrêta quelques instants avec «Purple Rain» dont la couleur principale était à l’avenant. La finale sur «Proud Mary» n’a toutefois pas mené à une apogée aussi évidente que celle d’autres concurrents.

À quelques jours du dernier feu en compétition, mon impression est que la course se corse principalement entre les équipes de la Belgique et des États-Unis. Le dernier concurrent en lice, JoHo Pyro, versera également dans le rock selon le descriptif publié par La Ronde. La recrue finlandaise saura-t-elle trouver une voie de passage lui permettant de se distinguer?