Analyse
L'international des feux Loto-Québec
Analyse du feu de Canada 2024 par la firme Fireworks Spectaculars
Frédérick Bastien
Collaborateur
20 Juillet 2024 - LaRonde
Le spectacle de l’entreprise albertaine Fireworks Spectaculars Canada était particulièrement attendu, cette firme étant la seule parmi celles en compétition cette année à avoir déjà atteint la plus haute marche du podium et ce, deux fois en trois participations.
Fidèle à la formule qui lui valut deux Jupiter d’or, le concepteur Brad Dezotel et son équipe ont privilégié une musique majoritairement instrumentale, tirée essentiellement de trames sonores cinématographiques ou de parcs à thème. Le titre Voyages épiques reflétait d’ailleurs l’origine et les connotations de la plupart des 12 pièces musicales, soigneusement éditées pour n’en retenir que les segments les plus appropriés et les enfiler dans une séquence très fluide, exempte d’interruptions indues. Si un prix pour la meilleure bande sonore est à nouveau remis cette année par les organisateurs, l’équipe canadienne est bien positionnée pour le remporter (comme l’équipe italienne).
La conception technique était certainement la plus complexe parmi les spectacles présentés depuis le début de la saison. D’une part, FSC a fait un usage régulier de la surface du lac avec la plus grande quantité et la plus grande diversité de pièces nautiques. D’autre part, en créant des tableaux où de petites pièces s’illuminaient simultanément sur trois rampes (des rangées bien distinctes de fusées éclairantes sur Flight of Passage, près d’une quarantaine de fontaines vers la fin du premier segment de lasers), les concepteurs ont optimisé les effets de profondeur de la zone de tir. L’ajout de deux plateformes élévatrices d’une quinzaine de mètres a aussi rehaussé la complexité du spectacle, mais on pouvait en espérer un usage plus original qui puisse marquer les esprits.
Avec l’accumulation de la fumée, il devenait parfois difficile de percevoir certaines pièces pyrotechniques et leur coloration. L’abondance des « gâteaux » (un dispositif qui propulse un type donné de pièces au rythme de plusieurs à la seconde comme s’il s’agissait de mitraillettes), des bombes contenant des pistils et des chrysanthèmes créait certaines répétitions, mais il demeure que l’arsenal était bien diversifié et de bonne qualité. L’ajout de quelques autres pièces multibris ou présentant plus de changements de couleur aurait cependant permis à l’équipe canadienne de se démarquer encore plus.
Par ailleurs, ce cinquième spectacle en compétition est probablement celui où la firme québécoise Laser Quantum a offert le meilleur segment avec les lasers. En s’harmonisant au rythme et aux couleurs évoquées par les paroles de What a Wonderful World, ce segment (ponctué de trois chrysanthèmes à la toute fin) avait de quoi ravir l’auditoire.
Bien que rien ne soit assuré, Fireworks Spectaculars Canada a de bonnes chances de remporter un autre Jupiter cette année, mais il pourrait être d’une couleur différentes des précédents.