Analyse
L'international des feux Loto-Québec
Analyse du feu 2025 du Japon par la firme Great Sky Art







Frédérick Bastien
Collaborateur
6 Juillet 2025 - LaRonde
À l’occasion du feu présenté par le consortium Omagari Hanabi l’an dernier, nous écrivions sur ce site à quel point les spectacles japonais sont attendus par bien des amateurs de pyrotechnie. Les pièces japonaises sont réputées pour leur qualité, mais elles sont peu exportées et les entreprises de ce pays ne participent pas souvent à des concours de pyrotechnie. D’ailleurs, c’est la première fois que le Japon était représenté pour une deuxième année consécutive dans l’histoire du concours international d’art pyrotechnique de Montréal.
À cet égard, le feu conçu cette année par un autre consortium du même pays, Great Sky Art, se démarquait un peu moins. Que l’on ne s’y trompe pas : le matériel utilisé était, à l’instar du feu italien quelques jours plus tôt, de très grande qualité, notamment avec une variété de couleurs, des effets bien définis et, surtout, des jeux de luminosité qui éblouissaient, au propre comme au figuré. Mais nous étions tout de même assez loin des nombreuses bombes aux plus grands diamètres de 10 et de 12 pouces (aucune dans ce spectacle-ci), de celles contenant en leur centre plusieurs couches sphériques d’étoiles fines (pistils), et d’autres arborant plus que deux ou trois changements de couleur (ce qui demeure tout de même excellent).
Si plusieurs membres du public n’avaient pas des attentes aussi hautes concernant la nature des pièces pyrotechniques, les spectateurs s’attendaient sûrement à un ultime crescendo conduisant à une apothéose. Il s’agit à bien des égards d’une « figure imposée » en pyrotechnie. Lorsque la musique s’est arrêtée dès le seuil de 30 minutes atteint et que les lumières entourant le lac des Dauphins ont été allumées de nouveau, bien des gens ont dû demeurer sur leur appétit.
Cela dit, ce spectacle intitulé Échos du Japon : de l’écran au ciel s’est véritablement distingué par le reflet de sa culture nationale, à travers une sélection de musiques provenant d’animés, de films, de séries télévisées et de jeux vidéo japonais. L’interprétation de L’Hymne à l’amour par Céline Dion lors des jeux de Paris détonnait dans cet environnement musical. Selon certaines entrevues accordées par le concepteur, ce choix se voulait un geste de reconnaissance envers les Canadiens et une tentative d’ouvrir la pyrotechnie japonaise à la musique internationale. Il demeure que la conception pyromusicale de ce tableau était très réussie, par exemple en s’ouvrant sur des fusées éclairantes placées sur la rampe circulaire et surélevée située au centre de la zone de lancement, évoquant très clairement la vasque olympique.
Ce premier feu du consortium Great Sky Art à Montréal a été épargné par la pluie, mais le niveau élevé d’humidité et la faiblesse des vents ont parfois réduit la visibilité. Pour les spectateurs situés à La Ronde, le vent a soufflé juste assez, et surtout dans une bonne direction, pour permettre de voir à peu près tout ce qui devait l’être. Les quatre interruptions consacrées aux lasers ont aidé en ce sens. La vue était particulièrement dégagée sur les effets pyrotechniques situés en basse altitude et propulsés à proximité des spectateurs, notamment à partir des cinq plateformes placées vers le centre du lac.