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Analyse

L'international des feux Loto-Québec 2025

Analyse du feu 2025 des États-Unis par la firme Pyro Spectaculars

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Frédérick Bastien

Collaborateur

24 Juillet 2025 - La Ronde

Ce quatrième spectacle de la firme américaine Pyro Spectaculars à Montréal a sûrement été perçu très différemment par les spectateurs selon leur point d’observation. Les personnes dispersées sur l’île de Montréal ou sur la rive-sud ont possiblement été ravies par un déploiement très aérien de produits de grande qualité. En revanche, le public assis dans les gradins et, en particulier, les fidèles qui comparent les productions de tous les concurrents, pouvaient avoir une perception moins positive. 

 

Du côté musical, l’entreprise de la famille Souza a fait un choix audacieux en créant un spectacle entièrement consacré à la musique heavy métal. Avec 19 titres, la conception de la bande sonore a sans doute exigé une sélection minutieuse des extraits sonores. En ce qui concerne la pyrotechnie, l’arsenal comprenait des pièces aux couleurs vives et variées (même si le bleu-blanc-rouge patriotique était récurrent), notamment des mines changeant de coloris à trois reprises sur la chanson Caught Somewhere in Time, et un tableau organisé autour des nuances chromatiques de l’arc-en-ciel se déclinant à travers différents types de produits pyrotechniques, sur Rainbow in the Dark

 

Un premier défi a été l’intégration de la pyrotechnie et de la bande sonore. La conception pyromusicale, réussie dans le tableau sur le thème de l’arc-en-ciel (peut-être le meilleur du spectacle), n’a pas été constante. À plusieurs reprises, les feux ne traduisaient pas réellement la richesse et le rythme des éléments musicaux. La synchronisation manquait aussi de précision. La plupart des extraits de chanson se terminaient par un simple effet de fondu où l’on aurait dû laisser les dernières pièces pyrotechniques perdre leur luminosité à mesure que la musique s’efface, mais des bombes additionnelles explosaient à tous coups, chevauchant parfois la chanson suivante. Au début d’autres segments, c’est la pyrotechnie qui tardait un peu trop à s’activer. 

 

Un deuxième enjeu a été la prépondérance des feux d’artifice se déployant principalement en hauteur, au détriment de toute pièce nautique et d’autres effets pyrotechniques près du sol, comme les fusées éclairantes, les fontaines, les gerbes ou les flammes, qui peuvent ajouter minutie et profondeur à la conception technique. La cinquième rampe, faite de plateformes flottantes situées vers le centre du lac, n’a pas été mise à contribution. Ce choix est assez curieux : en plus d’y avoir posé du matériel lors de ses feux précédents en 2007 et 2015, Pyro Spectaculars avait installé, dès son premier spectacle montréalais en 2001, des effets de proximité au moyen d’un câble tendu plus près du public que les rampes alors existantes. Il s’agissait en quelque sorte d’un dispositif précurseur de cette cinquième rampe, apparue deux ans plus tard dans une forme semblable à celle que l’on connaît aujourd’hui. 

 

Ce feu, le 250e pour lequel je me rendais à La Ronde parmi tous ceux officiellement produits dans le cadre du Concours international d’art pyrotechnique de Montréal, a eu lieu deux jours après le décès d’Ozzy Osbourne – présent dans la bande sonore – et sous un ciel menaçant, qui a heureusement épargné l’auditoire, le plus nombreux à s’installer dans les gradins cette saison. 

 

Frédérick Bastien 

*                                 est un média d’informations indépendant, qui n’a aucune affiliation avec Six Flags / L'IFLQ / La Ronde

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